Le conseil de gouvernement, réuni le jeudi 03 octobre 2013, a adopté le projet de loi n° 88.12 relatif à l’organisation de la profession d'agent d'affaires rédacteurs des actes sous seing privé à dates certaines:
Les experts-comptables, les fiduciaires, les écrivains publics, les courtiers (Semsar) et les agents d’affaires en immobilier sont tous concernés par ce projet qui semble attirer le mécontentement des notaires, les adouls et certains avocats. A rappeler que les agents d’affaires et les experts-comptables ont à maintes reprises essayé de faire valoir leur droit à la rédaction des actes relatifs à la vente d’immeubles soumis au statut de la copropriété, à celle d’immeubles en état futur d’achèvement et ceux relatifs à la location-accession.
La rédaction de
certaines dispositions du projet a entraîné plusieurs ambiguïtés, à
titre d’exemple aucune disposition du projet ne prévoit un concours
d'accès à la profession, par contre le projet énumère les conditions
pour exercer en tant qu’agent d’affaire. En effet, selon l’article 5, le
candidat doit répondre aux conditions suivantes :
• être marocain;
• Jouir de ses droits civiques et être de bonne moralité et de bonnes mœurs ;
• Jouir de l'aptitude physique requise pour l'exercice de la profession ;
•
n'avoir encouru aucune condamnation pour crime, ou une peine
d'emprisonnement pour délit avec ou sans sursis, à l'exception des
délits involontaires, ou à une amende, même avec sursis, pour infraction
contre les biens ;
•
n'avoir fait l'objet d'une radiation, révocation, mise à la retraite,
retrait de l’autorisation d’exercer, par une décision disciplinaire
dans le cadre de la fonction publique, ou une profession libérale, pour
des faits contraires à l'honneur de cette profession ;
•
n'avoir pas été condamné à une des peines financières prévues par le
code de commerce à l'encontre des dirigeants de l'entreprise ou à la
déchéance commerciale.
•
Avoir exercé à titre habituel en qualité d’agent d’affaire, chargé de
l’établissement des actes et contrats et ce, conformément au deuxième
paragraphe du 1er article du dahir du 12 janvier 1945 et être capable de
le prouver par deux documents :
- Un permis émanant des autorités administratives;
- Un certificat émanant des services d’impôts qui prouve l’exercice habituel de cette profession;
De tout ce qui
précèdent, on comprend, que le législateur ne conditionne pas l’accès au
métier d’agent d’affaire par un concours ou même par l’obtention d’un
diplôme comme, il est le cas pour les autres professions libérales, par
conséquent le candidat qui désire faire partie de cette catégorie de
professionnel devrait être capable de prouver, par deux documents,
l’exercice habituel de la profession dans le cadre du dahir 12 janvier
1945, l’établissement de la preuve doit être faite par un certificat
émanant de la direction des impôts et Un permis pour exercer ce métier
émanant des autorités administratives;
Quelques restrictions de loi n° 88.12 pour exercer en qualité d’Agent d’affaire :
- L’article
23 interdit aux agents d’affaire de faire les formalités de la
conservation foncière, d’enregistrement et ceux de la direction des
impôts.
- L’agent d’affaire ne peut exercer hors le ressort du tribunal de première instance dont il dépend (art.13)
- L’agent
d’affaire doit s’abstenir, sous peine de nullité, de recevoir un acte
lorsqu’il détient ou lorsque son conjoint, ses ascendants ou descendants
détiennent un intérêt personnel direct ou indirect dans ou lorsqu’il
existe un lien de parenté ou d’alliance jusqu’au quatrième degré inclus
entre lui ou son conjoint, ses ascendants ou descendants et l’une des
parties à l’acte. (art.16)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire